Décoration d’intérieur | L’espace
A l’heure où l’espace cosmique nous fait découvrir l’infini, il ne faut pas oublier que l’espace terrien lui, reste tributaire des règles du fini. Le contenir ici, le lâcher là, le diviser pour le mieux multiplier un peu plus loin, le soumettre entièrement au bon vouloir de ses maîtres, tel est le traitement qu’il doit subir.
Les tendances actuelles de la décoration, amorce d’un avenir où les cloisons en dur auront disparu, préconisent des compartiments d’activité, fermés ou ouverts à volonté. Ainsi, lorsqu’une activité cesse, elle peut éventuellement prêter son espace pour agrandir celui qui est destiné à d’autres activités.
Les portes coulissantes et les cloisons escamotables n’ont pas d’autre objet. Mais, dans tous les cas où il n’est pas indispensable de fermer hermétiquement telle ou telle zone, il existe des solutions pour remettre l’espace à sa place, par raison ou par esthétique.
Un pan de mur suffit parfois. Dans une grande pièce rectangulaire aux lignes droites, à plafond relativement bas, abritant une salle à manger, un salon, un « coin bureau  », le fait de construire une cloison située au tiers de la longueur et occupant le tiers de la largeur crée une harmonique qui n’existait pas avant, procure plus d’intimité au salon et permet d’abriter le « coin bureau  ».
La salle à manger, de son côté, bénéficie de cette coupure partielle dans la mesure où elle existe en tant que telle, sans pour autant mobiliser constamment l’espace à son service.
S’il s’agit de deux pièces réunies, dont l’une possédait un conduit de fumée au milieu du panneau supprimé, la cloison-cheminée, posée au centre comme un barrage ouvrant ses digues de chaque côté, offre l’avantage de dissimuler dans l’épaisseur du mur la télévision côté salon et plusieurs éléments de rangement côté salle à manger. L’espace tourne autour du feu comme autour d’un feu de joie Cette solution est harmonieuse si la hauteur de plafond ne dépasse pas les trois cinquième de la largeur de la pièce.
Lorsque la longueur de cette dernière est insuffisante, il faut aérer la cloison et répartir des fenêtres de façon équilibrée.
Adossée à la portion d’espace que l’on veut borner d’un côté de la pièce, le meuble-canapé permet lui aussi le dosage à volonté des parties pleines et des parties communicantes.
Grâce à cette faculté, aucun impératif n’oblige à le placer à un endroit de la pièce plutôt qu’à un autre, car, si l’espace délimité devant lui est très réduit, la compensation en ouverture suffit à rétablir l’équilibre.
Le panneau de bois tissé satisfait l’exigence de l’Å“il d’tre arrêté là et, selon l’éclairage, dose plus ou moins la vue du voisinage. Les panneaux que l’on peut relever ou descendre facilement jouent le rôle de vannes, ouvertes ou fermées selon les moments. Ces exemples illustrent le découpage vertical de l’espace, destiné, d’une façon générale, à donner des proportions plus agréables à une grande pièce de hauteur normale ou basse. Le découpage horizontal ne peut être envisagé, au contraire, que dans les cas de plafonds hauts.